Publicité avocats et Internet

Avocats, publicité et internet : le début du changement

La loi 2014-344 sur la consommation promulguée le 17 mars dernier pourrait grandement transformer la profession d’avocat. Cette loi autorise désormais  les professions réglementées telles que les experts-comptables, les notaires ou les avocats à faire de la publicité afin de toucher une clientèle plus large.

Nouvelles pratiques chez les avocats

En attendant le décret d’application de cette loi, on peut faire quelques suppositions sur ce que ce qu’elle pourrait changer dans le milieu judiciaire. Quelques éléments nous permettent déjà de supposer que les professionnels du droit en France ne vont pas suivre le même chemin que leurs homologues américains en faisant leur publicité sur tous les médias possibles et en allant jusqu’à démarcher les potentiels clients par téléphone ou au porte-à-porte.

Ces pratiques n’auront certainement pas cours en France puisque le Conseil National des Barreaux réfléchit déjà à la création de garde-fous concernant la publicité dans la profession.

Ainsi, le démarchage personnalisé et le phoning devront être formellement interdits notamment dans les affaires les plus sensibles, afin de respecter les victimes et leurs familles. En outre, les publicités ne devraient pas contenir de message à caractère laudatif ou comparatif afin de ne pas faire de tort aux autres membres de la profession.

Malgré toutes ces précautions, un nouveau champ semble s’ouvrir pour les cabinets d’avocats les plus modestes qui n’avaient auparavant pas accès aux modes d’actions informels et extrêmement coûteux utilisés par les plus grands pour acquérir et garder leur clientèle.

Les avocats pourront avoir accès à tous les médias destinés au grand public, ce qui pourrait les aider à affronter la concurrence nouvelle de certains sites ayant vocation à remplacer les professionnels du droit pour les contentieux juridiques mineurs.

Internet : menace pour la profession ?

Jeudi 13 mars 2014, une décision du Tribunal de Grande Instance de Paris a fait beaucoup de bruit dans le monde judiciaire. Les sites SaisirPrudhommes.com et DemanderJustice.com ont obtenu gain de cause dans l’affaire les opposant à l’Ordre des Avocats de Paris et au Conseil National des Barreaux. Ces derniers accusaient les deux sites, gérés par la même personne, d’exercer illégalement le droit, un délit passible de 4 500 euros d’amende, voire de 9 000 euros et de six mois de prison en cas de récidive. Les deux sites ont subi l’ire de la profession pour avoir fourni une assistance en ligne aux particuliers contre des sommes modiques allant de 39,90 euros à 99,90 euros selon les cas traités.

Les deux sites d’aide aux particuliers n’ont pas été condamnés et peuvent, sous certaines conditions, aider les particuliers dans les démarches juridiques ne nécessitant pas forcément l’aide d’un avocat.

Une décision qui accroît un peu plus l’indépendance des consommateurs face aux experts de tous bords mais qui risque fortement de nuire aux cabinets d’avocats les plus modestes, qui subsistaient en partie grâce aux petits contentieux.

Le métier se désacralise partiellement. Pour faire face à cette évolution, l’avocat indépendant sera amené à travailler davantage sur son image et sur la relation clients afin de démontrer qu’un vrai conseil juridique nécessite une relation humaine et personnalisée.

Dés lors, Internet pourrait devenir un très bon moyen, pour les professionnels du droit, de se faire connaitre et d’acquérir une nouvelle clientèle.

Considéré comme une menace par la profession, le Web peut aussi devenir une source d’opportunités avec la promulgation de la nouvelle loi sur la publicité.

Avocats, publicité et Internet : une relation qui va être amenée à changer dans les mois à venir.

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